Salem - Stephen King

Auteur : Stephen King

Lecture en : VF

Genre : Fantastique

Date de sortie : 1975 (2009 pour cette version de Poche)

Nombre de pages : 828 (en comptant les bonus)

Deuxième livre de ma "série Stephen King" et premier du challenge Compte tes pages (enfin, les 142 pages, j'ai commencé à partir du 1er janvier !)

Comme d'habitude, rien à dire, Stephen King est vraiment le maître.

Il entendit, assourdi par la distance, le bruit d'un verrou qu'on tourne, puis le grincement d'une fenêtre qu'on ouvre.
Il pouvait descendre au rez-de-chaussée, courir chercher la Bible dans le bahut de la salle à manger, remonter à toute vitesse, ouvrir brusquement la porte de la chambre d'ami et brandir la Bible : "Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, je vous ordonne de partir."
Mais qui était dans la chambre ?

Résumé

Ben Mears, veuf et écrivain, revient à Jerusalem's Lot, où il a passé quelques années de son enfance. Il y retrouve Marsten House, qui domine Salem du haut de sa colline depuis, semble-t-il, toujours. Cette maison est son obsession, tellement qu'elle en devient le thème de son prochain roman. Mais quelque chose a changé : désertée depuis que l'ancien propriétaire a tué sa femme avant de se pendre, la maison semble de nouveau habitée par quelqu'un. Ou quelque chose.

Et peu à peu, le mal s'abat sur la ville. D'abord lentement, insidieusement, sans laisser trop de traces. Mais une poignée d'habitants commence à comprendre, sans vouloir se l'avouer. Le mal va prendre la forme de créatures que l'on pensait mythiques, que l'homme normalement terre-à-terre, ne peut considérer comme vrai. Et pourtant... instinctivement, les survivants vont s'équiper de croix, d'eau bénite, s'en remettre à St Christophe, car le Bien, celui de l'Eglise, du Sauveur, est le dernier rempart contre le Mal. Enfin, l'est-il vraiment ?

Mon avis

Mon avis est subjectif car j'aime beaucoup Stephen King, je suis donc partie du principe que je n'allais pas être déçue. Et je ne l'ai pas été ! J'avoue que sur certains passages, vu que je lis le soir, j'étais super mal à l'aise, voire effrayée ... King décrit tellement la peur que les personnages ressentent, par des mots, des sensations physiques, que je les ressentais aussi.

Et même si je ne connaissais pas Marsten House, j'ai appris à craindre cette baraque poussiéreuse, à craindre les fantômes qui peuplent ses murs, et à partager l'obsession de Ben de comprendre. J'ai bien aimé la façon dont les habitants refusent de croire aux vampires : c'est n'importe quoi, c'est des romans, des peurs enfantines qui disparaissent une fois qu'on devient adulte. J'ai bien aimé le clin d'oeil lorsque King fait dire à l'un de ses personnages que, souvent, le lecteur est plus enclin à croire au surnaturel que l'écrivain qui raconte l'histoire. Pourtant, dans la préface, l'auteur en question avoue qu'en écrivant son roman, il a fini par y croire aussi.

Le livre est très long, et cette version comprend en plus deux nouvelles inédites sur le village de Salem. L'une se passe après les événements du roman, et l'autre bien avant. Et on se rend compte que Marsten House a toujours été ce lieu maudit, et que Salem a déjà vécu des épisodes qui lui valent sa réputation.

Il y a également des "scènes coupées", comme dans les films, c'est appréciable d'avoir plus de détails sur certaines scènes. Par contre c'est bizarre de les lire à la fin, car il faut se remettre dans l'histoire, se rappeler de ce qui se passe juste avant pour insérer ces nouvelles informations au récit. Heureusement, il est indiqué juste avant les-dites scènes les détails pour s'y retrouver (ex : "Dans tel chapitre, après que Ben et Susan se séparent, avant leur rendez-vous du soir - voir p. 57 - il y a dans le manuscrit original")

Je recommande totalement la lecture de ce livre, j'ai eu du mal à le reposer avant de l'avoir fini. Même quand je me faisais un peu peur, toute seule le soir (j'avoue, je boirai ma honte jusqu'au bout, mais une ou deux fois j'ai vérifié que mes volets étaient bien fermés. On sait jamais.). L'horreur vient crescendo, on passe d'une petite ville tranquille du Maine (le terrain de jeu de King) comme il en existe des milliers aux USA, à des événements étranges, jusqu'à l'apothéose.

Plusieurs fois je me suis demandée ce que j'aurais fait à la place de Ben. Combattre ou fuir ? Est-ce que ça en vaut la peine ? Est-ce qu'il vaut mieux fuir devant un combat perdu d'avance ? Est-ce vraiment perdu d'avance ? Que reste-t-il à sauver de toute façon ? Et vous, vous feriez quoi ?

"Ce que tu dis ne correspond à rien. Tu as cessé de croire en ton Eglise et tu le sais. La croix... le pain et le vin... le confessionnal... n'ont de valeur que par ce qu'ils représentent pour le croyant. Sans la foi, la croix n'est qu'un morceau de bois, le pain de la farine passée au four et le vin du jus de raisin fermenté. Si tu avais jeté ton crucifix, tu aurais gardé tes chances de l'emporter sur moi. En un sens je le souhaitais. Il y a longtemps que je n'ai pas rencontré d'adversaires à ma mesure. L'enfant te vaut dix fois, faux prêtre."