mardi 17 février 2015

#Girlboss, Sophia Amoruso

Auteur : Sophia Amoruso
Lecture en : VO (Anglais)
Genre : Biographie
Date de sortie : 2014
Nombre de pages : 256



J'avoue que je ne connaissais pas Sophia Amoruso lorsque j'ai acheté son livre, et encore moins sa boutique, Nasty Gal. Alors pourquoi je l'ai acheté ? Eh bien d'abord, pour la couverture, et aussi pour le titre. Je me demandais ce que c'était : un livre féministe ? Un livre d'auto-dérision ? Un livre sur le développement personnel au ton décalé ? Et puis en lisant la présentation, ça m'a intrigué : autobiographie réelle, romancée, "améliorée" ... ? C'est décidé, il me fallait ce livre.


Résumé


'A #GIRLBOSS is in charge of her own life. She gets what she wants because she works for it'


The first thing Sophia Amoruso sold online wasn't fashion - it was a stolen book. She spent her teens hitchhiking, committing petty theft, and dumpster diving. By twenty-two, she had resigned herself to employment, but was still broke, directionless, and working a mediocre day job she'd taken for the health insurance.

It was there that Sophia decided to start selling vintage clothes on eBay. Eight years later, she is the founder, CEO, and creative director of Nasty Gal, a $100 million plus online fashion retailer with more than 350 employees.


#GIRLBOSS includes Sophia's story, yet is infinitely bigger than Sophia. It's deeply personal yet universal. Filled with brazen wake-up calls ("You are not a special snowflake"), cunning and frank observations ("Failure is your invention"), and behind-the-scenes stories from Nasty Gal's meteoric rise, #GIRLBOSS covers a lot of ground. It proves that being successful isn't about how popular you were in high school or where you went to college (if you went to college). Rather, success is about trusting your instincts and following your gut, knowing which rules to follow and which to break.


Sophia Amoruso turned her hobby selling vintage clothing on eBay into Nasty Gal, one of the fastest growing companies in America.

"Une #Girlboss mène sa vie toute seule. Elle obtient tout ce qu'elle veut parce qu'elle y travaille"

La première chose que Sophia Amoruso a vendu sur Internet n'avait rien à avoir avec la mode. C'était un livre volé. Elle a passé son adolescence à faire du stop, commis des vols et fait les poubelles. A 22 ans, elle finalement décidé de travailler, mais était toujours aussi fauchée, sans orientation, et avait un petit boulot qu'elle avait pris uniquement pour avoir droit à l'assurance maladie. 

C'est là que Sophia a décidé de commencer à vendre des vêtements vintage sur Ebay. Huit ans plus tard, elle est la fondatrice, dirigeante et directrice créative de Nasty Gal, une boutique de e-commerce détaillante d'articles de mode au chiffre d'affaire de plus de 100 millions de dollars et qui emploi 350 personnes.

#Girlboss c'est l'histoire de Sophia mais pas seulement. C'est profondément personnel, mais aussi universel. Plein de coups de semonces, d'astuces et de secrets dans les coulisses de l'ascension de Nasty Gal, #Girlboss couvre un grand nombre de questions. Il prouve que le succès n'a rien à voir avec le niveau de popularité que vous aviez au lycée ou avec les études supérieurs que vous avez faites (si vous en avez fait). Le succès arrive plutôt en suivant votre instinct, en sachant quelles règles suivre et lesquelles il faut briser. 

Sophia Amoruso est passée d'un hobby (vendre des fringues vintage sur Ebay) à Nasty Gal, en une des entreprises à l'expansion la plus rapide aux Etats-Unis. 



Mon avis


J'aime bien les filles comme Sophia. Pas féministe, mais qui prouvent qu'être une nana est loin d'être un handicap : "this is a men's world" ? Oui, et ... ? D'ailleurs, elle le dit elle-même : le travaille prime.


You don't get taken seriously by asking someone to take you seriously.
On ne vous prendra pas au sérieux si vous demandez à être prise au sérieux.

En gros : bouge tes fesses.

C'est un peu la success story à l'américaine, où la fille part de rien et se retrouve à la tête d'un empire. Et à la lire, elle part vraiment de rien : je vous passe les détails mais elle n'a pas fait d'études, a été sans argent toute sa vie, est passé de petits boulots en petits boulots avec des périodes de rien entre... bref, pas du tout la business woman en devenir qui sort de Princeton. Et, même si je le savais déjà, ça m'a rappelé que quand on est passionné par quelque chose, on est forcément bon. La preuve, Sophia : passionnée par ce qu'elle faisait et vendait sur EBay, elle a construit une entreprise qui fait aujourd'hui plus de 100 millions de dollars par an, et elle emploi 350 personnes.


Alors qu'elle a commencé toute seule, dans sa petite chambre.

Elle a fait des erreurs, mais comme elle dit :

There are secret opportunities hidden inside every failure
Derrière chaque échec se cachent des opportunités secrètes

Une autre chose importante est le point d'honneur qu'elle a toujours mis à satisfaire ses clients.

Bref : elle était passionnée par ce qu'elle faisait. Et ça a payé. Et d'ailleurs, tous les collaborateurs qu'elle a embauché au fur et à mesure étaient des gens passionnés et investis, ce qui a contribué au succès de Nasty Gal.

Et je ne sais pas si c'est parce que je suis encore dans le livre, mais j'ai envie de croire que ça peut marcher pour n'importe qui : avec de la passion et du travail, on peut aller très loin. Pas forcément jusqu'à monter une boite qui fait des millions de dollars de chiffre d'affaire, mais on peut réaliser des choses. J'ai envie de croire qu'il faut se donner les moyens, se bouger, se lever, faire les choses au lieu de se dire "j'aimerais bien faire ça", "si je pouvais...", "si j'avais le temps ..."
Sur beaucoup de ces points, je suis complètement d'accord, même si ça fait un peu "utopiste" de dire ça, je suis certaine que lorsqu'on veut vraiment quelque chose et qu'on travaille vraiment pour l'avoir, ça finit par payer.

Life is short. Don't be lazy.
La vie est courte. Ne soyez pas flemmards.

Finalement, ça pourrait presque être un livre sur le développement personnel, sur la prise de conscience qu'il ne faut pas forcément sortir d'une grande école de commerce pour monter une entreprise, sur la motivation à trouver au fond de soi.

C'est aussi le témoignage d'une fille qui démonte les clichés uns à uns ; même si, de notre point de vue "français" (différence culturelle quand tu nous tient), la success story de la Cendrillon qui devient princesse de la mode, ça fait très film américain. Mais si elle a réussit, pourquoi pas nous ?

Enfin, j'ai trouvé que c'était très agréable à lire car ce n'est pas écrit dans le style grandiloquent, avec de grandes phrases, de grands discours sur "si je l'ai fait, tout le monde peut le faire ...". Non, c'est écrit comme si vous étiez en train de discuter avec une copine. C'est une fille super simple, au langage presque familier qui vous parle, et je n'ai pas eu l'impression de lire une "chef d'entreprise". Plutôt une fille normale qui raconte son histoire. Et son histoire est passionnante !

I have three pieces of advice I want you to remember: don't ever grow up. Don't become a bore. Don't let the Man get to you. Okay? Cool. Then let's do this.
J'ai trois conseils dont j'aimerais que vous vous rappeliez : Ne devenez jamais grand. Ne soyez jamais lassé. Ne laissez pas les humains vous ennuyer*. Ok? Cool. Maintenant allons-y.

*pour rester poli


Ce que j'ai bien aimé, aussi, ce sont les "portrait of a #Girlboss" à la fin de chaque chapitre, où la plume est prise par l'une des collaboratrices ou amie de Sophia, qui explique en quelques mots son parcours et comment elle en est arrivée là. Cela montre qu'il y a différents chemins vers le succès, pas seulement l'exemple de l'auteur, mais aussi que la définition du "succès" (ou du "bonheur") diffère selon les gens, parce que tout le monde n'a pas les mêmes buts, les mêmes envies, les mêmes passions.

Son passé


L'auteur ne cache pas son passé peu reluisant de voleuse. Même si elle le faisait pour survivre, quelque part, ça n'excuse pas tout car elle le faisait aussi par conviction : elle ne voulait pas "payer" pour ne pas "soutenir le capitalisme". J'admire son honnêteté, sachant qu'elle est tout sauf fière de cette période, et j'admire le fait qu'à 21 ans, elle ai eu la maturité de réfléchir et de comprendre que même si elle était anticonformiste (elle l'est toujours), si elle voulait avoir la vie qu'elle voulait, elle devrait faire des compromis : il faudrait suivre certaines règles. Pour pouvoir casser d'autres codes.
Ca peut néanmoins paraître contradictoire : Est-ce qu'elle dit ça aujourd'hui parce qu'elle gagne sa vie grâce au capitalisme ?

In my teens, I saw the world only in black and white. Now I know that most things exist in a certain grey area.
Adolescente, je voyais le monde ou tout blanc, ou tout noir. Maintenant, je sais qu'il y a beaucoup de choses dans une espèce de zone grise.

C'est marrant mais il y a quelques points sur lesquels je m'identifie à elle, ou plutôt des points dans lesquels je me retrouve en elle. Elle a enchaîné beaucoup de petits boulots, et elle dit que chacun d'eux, aussi ennuyeux qu'ils aient été, lui a appris beaucoup de choses. J'ai certes enchaîné beaucoup moins de jobs, et je suis resté dans chacun un peu plus longtemps qu'elle (elle a réussi à avoir des petits boulots d'une seule journée !) mais, aussi chi... et éloigné de ma formation initiale que ça ait pu être, je dois dire que j'ai pas mal appris. Bon, pour certaines expérience, ça m'a pris du temps pour comprendre les leçons à en tirer :) mais quand même !

Ses conseils sur le monde du travail, sa vision des employés (elle l'a été) et des patrons (qu'elle est maintenant) montrent que c'est une boss très humaine qui sait de quoi elle parle car elle a été des 2 côtés de la barrière. Elle n'a embauché que des passionnés qui voient le travail de la même façon qu'elle et c'est pour ça que ça marche.

Pour elle, la mode n'est pas importante. Pour quelqu'un qui a fait fortune dans l'industrie de la mode, c'est gonflé ! Mais le style l'est. Peu importe ton style si tu l'assumes ! Ce qu'on porte peut influer sur son humeur, et Sophia dit qu'elle pourrait tout à fait négocier avec des investisseurs en pyjama : elle sera toujours Sophia. Mais elle se sent beaucoup plus "dangereuse" en pantalon de cuir et bottes :) L'image qu'on a de nous même influe beaucoup sur la confiance que l'on dégage, et je suis d'accord : je n'ai pas un style strict, féminin, tailleur-chemisier... mais pour des occasions importantes, je fais péter la tenue officielle et là, j'ai l'impression que je pourrais conquérir le monde !

Finalement, c'est ça : ce livre est pour toutes les filles qui veulent conquérir le monde ;-)

Confidence is more attractive than anything you could put on your body
La confiance est bien plus attirante que tout ce que vous pourriez mettre sur vous 

Et je finirai par cette citation, qui est d'elle mais qui est ma philosophie depuis longtemps : Hakuna Matata (non j'déconne) (quoi que...)

You take your life seriously, but you don't take yourself too seriously.
Prenez votre vie au sérieux sans trop vous prendre au sérieux.

Est-ce que je recommande ce livre ? Oui ! Si vous lisez en anglais, car il n'existe pas, à ma connaissance, de traduction (pas encore, mais en même temps je ne sais pas si Sophia Amoruso est très connue ici).
Ceci dit, c'est très accessible, ce n'est pas un anglais trop difficile, car l'auteur écrit un peu comme elle parlerait. Il y a parfois des expressions qui peuvent dérouter car il n'y a pas vraiment d'équivalent en français, mais il ne faut pas s'arrêter à ça. C'est comme un livre de développement personnel sans le côté trop scientifico-thérapeutique. Ca ne deviendra peut être pas un classique de la littérature mais c'est une jolie découverte. Et en plus elle a habité à San Francisco, ce ne peut être qu'une fille bien :D


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