Auteur : M.E. Thomas
Lecture en : VO (Anglais)
Genre : Témoignage
Date de sortie : 2013
Nombre de pages : 318
J'ai trouvé ce livre sur l'étagère d'un "book exchange" dans une auberge de jeunesse en Irlande. Vous savez, c'est comme une bibliothèque où les gens laissent les livres qu'ils ont fini pour ne pas avoir à les emmener avec eux le reste du voyage, en empruntent un autre qu'ils laisseront dans la prochaine auberge... et bien souvent il y a des livres dans toutes les langues.
Pendant le petit déjeuner, j'ai lu les 10-15 premières pages, et j'ai été tellement intriguée que j'ai noté le titre et, à mon retour, je l'ai téléchargé sur mon Kindle !
Résumé |
Tiré du résumé en anglais du livre
M.E Thomas s'est auto-diagnostiquée sociopathe. Performante et "non-criminelle" comme on dit. Elle est charismatique, ambitieuse, brillante. Vous tomberiez sous le charme, si vous la rencontriez, elle pourrait même vous séduire. Vous ne vous rendriez même pas compte qu'en réalité, elle est en train de vous étudier pour trouver vos failles, qu'elle est une manipulatrice impitoyable, qu'elle n'a aucune empathie et ne ressent ni la culpabilité, ni le remord.
Mais elle aime les gens. Elle aime les affecter, les manipuler, les détruire. Elle pourrait être votre amie, ou votre patron. Ca pourrait être vous...
Aujourd'hui elle écrit, avec une honnêteté déconcertante, sur sa vie, depuis son enfance troublée, passée à essayer de se conformer aux autres jusqu'à sa soif de contrôle sur les gens ; de ses stratagèmes parfaitement réussis dans le monde du travail et dans ses relations amoureuses aux désastres qui l'ont conduite à vouloir savoir qui elle était et à vouloir se contrôler... enfin, la plupart du temps.
Elle aborde aussi les dernières recherches qui expliquent pourquoi au moins 25% de la population est sociopathe et démontre que ce n'est pas forcément une mauvaise chose.
Tour à tour fascinant, choquant et amusant, ce livre est une plongée passionnante dans l'esprit d'une prédatrice auto-confessée.
Mon avis |
Autant j'ai été happée par les premières pages, autant je me suis battue pour finir ce livre ! J'ai recommencé certaines parties une ou deux fois, peut être par manque de concentration due à certaines longueurs. Mais j'ai bien fait de m'accrocher malgré tout, car c'est un livre passionnant. J'ai toujours été assez fascinée par la psychologie, et lire le récit d'une femme qui est elle-même atteinte de ce syndrome, qui le sait et qui l'explique est très intéressant.
Je suis vraiment rentrée dans le livre au 2ème chapitre, quand elle explique comment elle s'est rendu compte qu'il y avait quelque chose de "pas normal" chez elle. Et comment la société les considère : sont-ils (in)humains, malades, des personnes "à problèmes" ?
Even health professionals speak in terms of "identifying" sociopaths, as opposed to diagnosing. The message seems clear : these people are sociopaths, they aren't people who have sociopathy"
Même les professionnels de santé parlent "d'identifier" les sociopathes, et non de les diagnostiquer. Le message est clair : ces gens sont sociopathes, ce ne sont pas des personnes qui ont une sociopathie.
Elle explique aussi les différentes théories qui tentent d'expliquer pourquoi certaines personnes sont sociopathes : est-ce un facteur génétique, un facteur environnemental, les deux ... ? Ont-ils un cerveau différent à cause de la génétique ou parce qu'ils agissent différemment ? Pourquoi deux personnes atteintes de ce syndrome peuvent évoluer différemment : est-ce à cause de leur enfance, leur vie sociale, leurs fréquentations ... ? Qu'est-ce qui fait que certains deviennent criminels alors que d'autres arrivent à se fondre dans la masse ?
Il n'y a pas de traitement, alors qu'est-ce que la société doit "faire d'eux" sachant que le taux de récidive des criminels sociopathes est plus élevé ? Les enfermer ? Sont-ils incapables de vivre en société malgré leur grande intelligence ? Quelle serait la moralité dans tout ça ?
Sociopaths actually know what society considers right and wrong most of the time, they just don't feel an emotional compulsion to conform their behavior to societal standards.
Les sociopathes savent très bien, la plupart du temps, ce que la société considère être bien ou mal ; ils ne ressentent tous simplement pas de contrainte émotionnelle à adapter leur comportement aux standards sociaux.
Ceci dit, vu la description de ses parents, et vu que je ne sais pas trop si on naît sociopathe ou si on le devient, je me suis demandé si leur comportement n'avait pas joué un rôle, déclenché ou aggravé ce syndrome... Elle le dit elle-même :
I learned a lot from my parents. I learned to limit the emotional effect that other people could have on me
J'ai beaucoup appris de mes parents. J'ai appris à limiter les impacts émotionnels que les personnes pouvaient avoir sur moi.
Cela pose la question : quel rôle joue l'éducation là dedans ?
La suite est écrite comme une autobiographie, où elle aborde diverses périodes de sa vie, apportant un éclairage sur ce qui faisait d'elle une sociopathe, bien qu'elle n'en avait pas conscience à l'époque. J'ai eu le sentiment que parfois, c'était un peu brouillon, passant du coq à l'âne, bien qu'elle se concentrait sur une période à la fois (l'école primaire) ou un sujet à la fois (le fait d'être membre de l'église Mormone par exemple).
Sa sociopathie lui permet de réfléchir sans émotion au bien et au mal, à la façon dont les gens réagissent. En effet, ses étudiants en droit se demandent comment on peut moralement défendre un violeur d'enfant, elle ne se pose pas la question car ses réactions émotionnelles ne sont pas les mêmes. De notre point de vue, c'est une façon "froide" de réfléchir, mais c'est quelque part intéressant. Cela explique ce qui fait d'elle un excellent avocat (selon ses dires) : elle se fiche de quoi est accusé son client, elle veut juste gagner, manipuler le jury, les observer, connaître leurs peurs pour gagner la parie et les amener à voter exactement comme elle le veut.
Enfin, dans la toute dernière partie, elle se pose des questions sur son habilité à élever un enfant. Elle se verrait mieux élever un enfant sociopathe, afin de le guider et l'aider à réussir sa vie comme elle a réussi la sienne. Elle a un point de vue différent sur les émotions des enfants, qui n'est pas dénué d'intérêt. Comme tous les points de vue qu'elle donne dans son livre.
Elle conclue en disant à quel point les sociopathes sont nécessaires au monde, car ils pensent différemment.
Un défaut néanmoins. C'est peut être une remarque bête, mais j'ai trouvé les chapitres trop long. Je suis le genre de lectrice qui ne s'arrête pas n'importe où dans le livre : en général, je vais au bout des chapitres avant de fermer le livre, mais là ça n'en finissait plus ! Du coup je m'arrêtais à la fin d'un paragraphe (oui, il y a des règles précises pour savoir où s'arrêter :) ) mais le sentiment de longueur est renforcé quand on ne voit pas le bout du chapitre !
Sa sociopathie lui permet de réfléchir sans émotion au bien et au mal, à la façon dont les gens réagissent. En effet, ses étudiants en droit se demandent comment on peut moralement défendre un violeur d'enfant, elle ne se pose pas la question car ses réactions émotionnelles ne sont pas les mêmes. De notre point de vue, c'est une façon "froide" de réfléchir, mais c'est quelque part intéressant. Cela explique ce qui fait d'elle un excellent avocat (selon ses dires) : elle se fiche de quoi est accusé son client, elle veut juste gagner, manipuler le jury, les observer, connaître leurs peurs pour gagner la parie et les amener à voter exactement comme elle le veut.
Enfin, dans la toute dernière partie, elle se pose des questions sur son habilité à élever un enfant. Elle se verrait mieux élever un enfant sociopathe, afin de le guider et l'aider à réussir sa vie comme elle a réussi la sienne. Elle a un point de vue différent sur les émotions des enfants, qui n'est pas dénué d'intérêt. Comme tous les points de vue qu'elle donne dans son livre.
Elle conclue en disant à quel point les sociopathes sont nécessaires au monde, car ils pensent différemment.
Un défaut néanmoins. C'est peut être une remarque bête, mais j'ai trouvé les chapitres trop long. Je suis le genre de lectrice qui ne s'arrête pas n'importe où dans le livre : en général, je vais au bout des chapitres avant de fermer le livre, mais là ça n'en finissait plus ! Du coup je m'arrêtais à la fin d'un paragraphe (oui, il y a des règles précises pour savoir où s'arrêter :) ) mais le sentiment de longueur est renforcé quand on ne voit pas le bout du chapitre !
Est-ce que je conseille ce livre ? Oui. D'habitude, je pense qu'un livre en anglais, quand on a les bases, est tout à fait abordable (surtout avec un Kindle, où l'on a accès au dictionnaire). Là par contre, je vous conseille de lire la version française si vous n'avez pas au moins un niveau intermédiaire en anglais, car je l'ai trouvé un peu compliqué (et en plus y'a des termes techniques !). Et comme je l'ai dit plus haut, je ne sais pas si c'était à cause de la langue, mais je me suis vraiment battue pour finir ce bouquin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci pour vos commentaires !